Dysbiose et perméabilité intestinale : Comment tout a commencé

4/3/20253 min read

Lorsque je repense au moment où mes troubles digestifs ont commencé, j'évoquais souvent mon voyage en Corée du Sud, il y a 7 ans.

En effet, au cours de ce voyage, mon petit ventre n'a pas supporté la nourriture trop riche : très grasse (beaucoup d'aliments frits), salée et épicée (essentiellement pimentée).
Ce qui m'a particulièrement marqué dans les plats que nous avions dégustés était la prédominance d'aliments transformés, ou plutôt
ultra-transformés, ainsi que la très riche offre en produits sucrés, avec une opulence exacerbée en sucre raffiné.

Les deux plats m'ayant le plus marquée étaient dans un premier temps leur façon de consommer le poisson sous forme de pâte (comme les surimi, la chair de poisson est mélangée avec des texturants, et des arômes, sous une forme de boulette ou de stick à la texture molle et caoutchouteuse, sans qu'on y retrouve le goût de poisson).

Et dans un second temps, la fondue coréenne : contrairement à la fondue chinoise comprenant des aliments très bruts (tranches de viandes, légumes Pak Choï, Choux chinois...), on avait essentiellement des produits ultra-transformés : saucisses industrielles, ramens instantanés, pâte de tofu etc... cuits dans un bouillon orange ultra pimenté et salé. Pour seules protéines 'brutes', nous avions deux œufs au plat 'frits'.

Je ne doute pas qu'il y a des plats plus raffinés et naturels, mais la nourriture 'du peuple', abordable était très souvent à base de ce type de produits.

Il me paraissait cependant étonnant qu'une nourriture trop riche, dans tous les sens du terme, sur un laps de temps relativement court de deux semaines, puisse mettre en vrac tout un système digestif sur la durée.

En réfléchissant bien, et en creusant les causes possibles de dysbiose, comme la prise d'antibiotiques par exemple, je me suis souvenue alors d'un voyage antérieur à la Corée, en Chine continentale, il y a 12 ans.

J'étais partie avec une personne qui avait des penchants quelque peu hypochondriaques, et qui était allé faire le plein à la pharmacie : plusieurs boîtes de paracétamol, d'antidiarrhéique, d'antispasmodiques et deux boîtes d'un médicament contenant du nifuroxazide (qui selon ses termes, était magique : il te karcherisait toutes les vilaines bactéries qui pouvaient te donner une tourista durant un voyage à des milliers de km de chez toi !)

Nous avions extrêmement peur qu'un aliment pas frais nous gâche nos vacances par une courante bien carabinée !
Si nous nous restaurions autant que possible dans de grands centres commerciaux, où les services de restauration suivaient le 'standard' avec des normes d'hygiènes suivies, nous n'avions dans certains cas, pas d'autres choix que certaines gargotes et boui-boui proposant des plats plus "typiques".

Ce qui était assez perturbant et inquiétant, et que la plupart de ces plats contenait une épice vraiment caractéristique (que je n'ai jamais goûté ailleurs), et qui masquait tout le goût du plat... Cette épice était tellement forte et utilisée de façon répandue, que tout avait ce goût là, et on finissait par exsuder cette odeur !
Cela était assez anxiogène, car c'est une pratique courante pour masquer la non fraîcheur des aliments. 

Et c'est là où tout est parti en cacahuètes pour ainsi dire !
Mon compagnon de voyage, dans son exercice d'automédication, jugeais bon
de prendre des comprimés de nifuroxazide en prévention. Ainsi, en amont ou en aval d'un repas qu'il jugeait douteux, nous prenions un comprimé de ce fameux médicament magique.

C'est alors que survint la fameuse tourista bien violente, après une petite salade aux crevettes à l'air tout à fait innocente, servie dans le plateau repas d'un vol intérieur.
Le restant des deux boîtes de "karcher intestinal" y passèrent, en combinaison avec un cocktail d'antispasmodiques et d'anti-diarrhéiques dont mon compère "bar tender de la pharmacie du comptoir" avait la recette !

Cet incident contribua clairement au basculement de ma santé intestinale.
De retour en France, n'ayant pas spécialement fait de cure de probiotiques, et ayant repris mon alimentation habituelle, constituée d'une part importante d'aliments transformés et contenant du sucre raffiné, le retour en arrière n'était plus possible.
Depuis lors, j'ai commencé à avoir des
troubles digestifs récurrents et incommodants, mais sans forcément attribuer cela à cet incident. Reflux gastriques, ballonnements, etc... j'attribuais cela au stress causé par le travail.